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Nellie Bly

Elle s'est fait interner dans un asile, a bouclé un tour du monde sans avion, milité pour les droits des femmes, dénoncé la corruption des politiques… En cette journée mondiale de la liberté de la presse, prenons 2 minutes pour célébrer l’incroyable Nellie Bly.
 
Née Elizabeth Cochrane en 1864, en Pennsylvanie, cette pionnière du journalisme d’investigation a bien failli ne jamais mettre les pieds dans une rédaction. À 21 ans, après avoir renoncé à ses études d’institutrice faute d’argent, elle tombe sur un article expliquant que les femmes qui travaillent sont des monstruosités. La jeune Elizabeth, furieuse, envoie une lettre bien sentie (et très bien écrite) au rédacteur au chef... qui, impressionné, lui offre un poste !
Pour ne pas créer d’ennuis à sa famille, elle prend un pseudonyme : Nellie Bly.
 
Bien vite, ses articles font un tabac. La méthode Bly est imparable : pour dénoncer les conditions de travail des ouvrières, elle se fait engager à l’usine.
C’est l’une des premières à utiliser l’infiltration comme technique d’investigation. Ses reportages immersifs plaisent beaucoup aux lecteurs… mais inquiètent les puissants. Nellie Bly se retrouve cantonnée aux rubriques théâtre et jardinage.
 
Lasse, elle quitte Pittsburgh pour New York et démarche, au culot, le rédacteur en chef du New York World, un certain… Joseph Pulitzer (qui a donné son nom au célèbre prix). Il accepte, à une condition : qu’elle lui livre une enquête sur un asile.
 
C’est le coup de maître de Nellie Bly :
elle se fait passer pour une aliénée auprès des médecins (très prompts à catégoriser comme "folle" toute femme ne répondant pas aux attentes sociales) et est internée pendant 10 jours. Elle y consigne tout ce qu’elle voit : l’hygiène déplorable, l’absence de nourriture, les traitements proches de la torture… Son reportage connaît un retentissement sans précédent et la ville de New York débloque immédiatement un million de dollars pour rénover ses hôpitaux psychiatriques.
 
Son autre fait d’armes ? Inspirée par le roman de Jules Verne,
elle décide en 1889 de faire le tour du monde en moins de 80 jours, et seule. Ses collègues consternés lui promettent l’échec parce que "seul un homme peut relever ce défi"… Elle leur démontre le contraire, bouclant son tour du monde en 72 jours seulement, et pulvérisant au passage le précédent record (ce qui lui vaut l'admiration de Jules Verne en personne).
 
Après cela, Nellie Bly continue ses combats : améliorer les conditions de vie des ouvriers, défendre le droit de vote des femmes... Elle devient également correspondante de guerre sur le front de l’Est pendant la Première Guerre mondiale, racontant à la première personne son effroi devant cette tuerie de masse.
 
À sa mort en 1922,
la presse la consacre "meilleure journaliste d’Amérique", tout simplement.

Initialement publié sur LinkedIn le mercredi 3 mai 2023

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