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Mardi Matrimoine - Big Mama Thornton

Sans elle, il n’y aurait sans doute eu ni Elvis Presley, ni Janis Joplin ! À l’heure où vous peaufinez votre playlists du 31, laissez-moi vous suggérer un ajout indispensable... 

 

Elle s’appelle Willie Mae Thornton, plus connue sous son nom de scène Big Mama Thornton : un coffre à nul autre pareil, un talent fou, et surtout un blues déchirant et énergique qui traverse les décennies sans prendre une ride. Née en Alabama en 1926 d’un père pasteur et d’une mère chanteuse, la petite Willie Mae pousse la chansonnette dès son plus jeune âge. Multi-instrumentiste (elle joue aussi de la batterie et de l’harmonica), elle démarre sa carrière à la toute fin des années 1940. 

C’est pour elle que la chanson Hound Dog est écrite : ce titre, qu’elle enregistre en 1952, annonce déjà le rock. Le disque cartonne et se vend à un demi-million d’exemplaires… même si le contrat de la chanteuse ne lui permet de toucher qu’un maigre chèque. L’un de ses auditeurs est un jeune homme fou de blues nommé Elvis Presley. Ce dernier enregistre sa propre version trois ans plus tard : il est blanc, le titre touche soudain une plus large audience, il explose tous les records de vente et lance sa carrière… laissant dans l’ombre celle de Thornton. Et faisant au passage un contresens complet, puisque la chanson ne parle pas d’un chien méchant, mais d’un gigolo de bas étage que la chanteuse envoie promener en beauté ! 

Une dizaine d’années plus tard, rebelote : également autrice, Thornton écrit la chanson Ball and Chainsdont un contrat peu favorable lui coupe toute possibilité de toucher des droits d’auteurs. La chanson fait la célébrité d’une autre chanteuse : Janis Joplin. Tout en s’appropriant Ball and Chains dans des interprétations live incandescentes, Joplin reprend également certaines des caractéristiques vocales de son aînée, dont son growl si particulier. Mais, contrairement à Elvis, elle n’oublie jamais de citer l'influence de Thornton et s’arrange avec elle sur la question des royalties #sororité 

Ce que je retiens de cette histoire - outre qu’il faut toujours bien négocier ses contrats - c’est de ne jamais oublier de créditer celles et ceux qui m’inspirent : en l’occurrence ici ma cousine Laure qui m'a remis Hound Dog dans les oreilles, et la géniale Aliette de Laleu qui a récemment parlé de Thornton dans l’une de ses merveilleuses chroniques.

Et mon conseil pour mettre du Big Mama Thornton dans vos playlists du 31 : son "Hound dog" bien énervé pour attaquer les festivités, et son "Summertime" bien moite pour les survivants de 5h du mat’...

 

Bon réveillon à toutes et tous !

#inspiration #femmes #musique #salaire #pionniere #rolemodel

Publié le mardi 27 décembre 2022

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